Introduction
Depuis l’indépendance de la Côte d’ivoire en 1960, les gouvernements successifs ont engagé plusieurs réformes pour respectivement mettre en place d’administration et travailler à son alignement au regard des tendances et ruptures de l’environnement.
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Aujourd’hui, dans sa stratégie de développement économique et social, la Côte d’Ivoire, à l’instar de ses pairs qui ont fait le choix de l’émergence, suit le mouvement des changements de paradigme qui sont en train de prendre forme aussi bien au sein des Nations Unies que de l’Union Africaine mais aussi à l’échelle sous régionale.
En effet, les Agendas de développement à l’échelle mondiale constituent, aujourd’hui, une fenêtre d’opportunités susceptible d’accompagner les ambitions de transformation de l’Administration actuellement en cours dans de nombreux états. C’est à juste titre que l’Agenda 2030 de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur l’atteinte des Objectifs de Développement durable (ODD), au point n°16 de son énoncé, engage tous les Etats du monde, à « promouvoir l’avènement des sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous ».
Dans le même ordre d’idée, l’Agenda 2063 de l’Union africaine en son Aspiration n°3, prône « une Afrique où règnent la bonne Gouvernance, la Démocratie, le respect des Droits de l’Homme, la Justice et l’Etat de droit… un continent où les institutions sont au service de son peuple, et où les citoyens assurent et participent activement au développement social, économique et politique et à la gestion. Une bureaucratie compétente, professionnelle, basée sur les règles et le mérite servira le continent et offrira des services efficaces et efficients. Les institutions à tous les niveaux du gouvernement seront progressives, efficaces, démocratiques et responsables. »
Au regard de ce qui précède, l’économie politique des nations exige que toute administration fonde la formulation de ses actions sur les besoins des principaux bénéficiaires du service public. Pour cela, elle doit reconfigurer son design organisationnel, revisiter les textes qui soutiennent ses décisions et règles de gestion, repenser son positionnement stratégique et réinventer les modalités de son offre de services publics.
Pour relever ces principaux défis, le gouvernement ivoirien a affirmé une nouvelle vision de développement à l’horizon 2020 : « Réduire le taux de pauvreté de plus de la moitié et faire de la Côte d’ivoire un pays émergent ». Ainsi, sur la dernière décennie, L’ambition du gouvernement déclinée dans deux Plans nationaux de développement (PND) a permis respectivement de poser les fondements de l’émergence entre 2012 et 2015 et d’accélérer la marche vers l’émergence sur la période 2016-2020.
Aujourd’hui, l’économie ivoirienne se transforme et crée de la valeur, projetant le pays dans la bonne trajectoire pour être émergent. En effet, le niveau de l’investissement, en forte croissance, est passé de 8,2% en 2011, au sortir de la crise postélectorale, à un taux de 20,8% en 2018. En valeur nominale, ces investissements ont plus que triplés de 2011 à 2018, passant de 928 à 4 968 milliards FCFA. Aussi, le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant a augmenté de 33% de 2010 à 2017, passant de 560 300 à 745 200 FCFA.
Dans le cadre du PND 2016-2020, le gouvernement a identifié des leviers d’actions pour obtenir des résultats majeurs. Au nombre des actions à mener, la modernisation de l’administration publique qui implique l’amélioration de la gouvernance, la digitalisation des process en garantissant le développement durable et la prise en compte du citoyen occupe une place de choix.
En 2017, cette volonté politique, s’est matérialisée par la création d’un Ministère dédié à la Modernisation de l’Administration et de l’Innovation du Service Public (MMAISP).
Dans l’optique d’inscrire la démarche de modernisation dans un cadre global, intégré à l’échelle de toute l’administration publique, le MMAISP s’est engagé dans un processus participatif d’élaboration du cadre stratégique de modernisation de l’administration publique. La mise en œuvre du cadre stratégique de modernisation de l’administration devrait accélérer durablement le processus de restauration, de renforcement et de redynamisation des capacités stratégiques et opérationnelles de l’Administration, dans l’optique d’accroître la productivité et la qualité des prestations de service public.
La présente étude fait un focus sur le diagnostic stratégique de l’administration ivoirienne. Elle identifie les principaux défis à relever pour accroître la productivité et la qualité des prestations de service public.